Vous êtes-vous déjà demandé comment on se souvient d’une époque ? Non pas par la guerre, pas par les monuments laissés par les vainqueurs, mais par ces moments qui semblaient insignifiants à l’époque : un cerisier en fleurs en pleine floraison, une silhouette effleurant la ruelle, le regard d’un enfant regardant le ciel. C’est ce que décrit ukiyo-e.
Dans l’esprit de beaucoup de gens, l’ukiyo-e est un style, une sorte de décoration, une petite peinture du vieux Japon aux couleurs vives. Mais il s’agit en fait d’un « miroir » de l’époque. Si vous regardez « In the Surf of Kanagawa » de Katsushika Hokusai, les vagues montantes semblent engloutir le bateau, mais si vous les regardez quelques secondes de plus, vous verrez que les vagues ne sont pas un désastre, mais un sentiment d’ampleur et de parcimonie. Il ne veut pas vous conquérir, il est juste là pour vous montrer « l’énormité d’un instant ».
En regardant la série « 100 vues de la célèbre Edo » d’Utagawa Hiroshige, il n’y a pas de palais, pas de magnats, et toutes les peintures sont des feux de pêche près des ponts, des piétons sous la pluie, des ferries au crépuscule ou des serpentins de carpe flottant. Vous pouvez ressentir un calme merveilleux, ce n’est pas de l’indifférence, ce n’est pas le silence, c’est l’immobilité de « vivre vraiment ».
Il y a aussi les peintures de beautés de Kitagawa Utamaro, qui ne sont pas éternelles comme des sculptures, mais plutôt vives et douces, et un peu éphémères, comme lorsque vous apercevez un visage aux yeux doux dans la foule, puis il disparaît la seconde suivante.
Ces peintures n'ont pas de thèmes grands, et les scènes ne sont pas encombrées. Elles sont obsédées par "le moment présent" - obsédées par la douce lumière du matin qui passe à travers la fenêtre, par la légèreté du vent léger qui caresse les saules, par la paresse du chat fatigué qui sommeille, obsédées par ce moment-là de soi.
Comparons les peintures occidentales : depuis la Renaissance, la peinture occidentale a toujours recherché « l’éternité » - la composition a une concentration, la source de lumière a une logique, la figure a un symbolisme et l’image doit « illustrer une signification ». Le spectateur se tient à l’extérieur du tableau, regardant le monde arrangé dans le tableau. « La Cène » de Léonard de Vinci et « L’École d’Athènes » de Raphaël, la position de chaque personnage est comme un script conçu, et chaque faisceau de lumière a une « relation maître-esclave ».
Ukiyo-e, en revanche, fait le contraire : il ne vous dit pas où regarder, n’arrange pas le personnage principal et refuse même la perspective. La peinture est étalée, chaque lieu est important, et là où vous le voyez, il est naturel d’être le point focal.
Dans les temps anciens, le mot « ukiyo » n’était pas un compliment. C’est un terme bouddhiste qui fait référence à ce monde de hauts et de bas, de hauts et de bas, de chagrins et de joies. Mais à l’époque d’Edo, il a été réinterprété. Au lieu de se plaindre de l’impermanence, les gens commencent à penser que puisque cela va passer, il vaut mieux saisir ce moment qui se produit. C’est ainsi que « ukiyo-e » a commencé à être indiscriminé – un art d’utiliser des images pour enregistrer la vie quotidienne, et un art de condenser le flux du temps dans une perspective égale.
Les œuvres d'ukiyo-e n'ont pas de personnage principal et ne mettent pas en avant un point de vue particulier. Vous ne voyez personne au centre de la scène, personne dans un coin, vous ne pouvez que vous déplacer librement dans l'image selon votre regard, comme si vous entriez dans le crépuscule d'une ville, une soirée dans une rue non embellie.
Il te dit : ce monde n'a pas de « point focal absolu ». Chaque élément a sa propre place, chaque existence brille, même si ce n'est qu'un instant.
Ce concept, qui semble esthétique, est en réalité presque philosophique. C'est une reconnaissance de l'« impermanence » : reconnaître que tout finira par disparaître, ne pas représenter l'éternel, mais chérir le moment présent ; c'est une insistance sur le « regard égal » : vous n'avez pas besoin de grimper pour être vu, le fait de rester à votre place a aussi son importance ; c'est une douceur de la « composition décentralisée » : personne ne vous dit où regarder, personne ne décide de votre rôle d'accompagnement.
Et puis j’ai réalisé que j’aimais l’ukiyo-e parce que ce n’est pas seulement une façon de dessiner, c’est en fait une façon de vivre. Tout le monde n’a pas besoin d’être sous les feux de la rampe, et tout n’a pas besoin d’être significatif. Tant que vous êtes à ce moment-là, à cet endroit, vous apparaissez, vous ressentez, alors tout en vous a été établi, et même c’est la plus grande signification pour vous. Ce texte a-t-il une signification pratique ? Quelle est la signification de ma plume, de votre lecture, de la recommandation de l’algorithme, ou de la rétention du système ?
Aujourd'hui, les écrans ont changé, les supports ont évolué, mais ce sentiment de décentralisation a été redécouvert dans le monde de Web3. Nous ne sommes plus de simples utilisateurs, ni des spectateurs assignés, mais un nœud dans le système, un point de composition, avec notre propre visibilité et une position petite mais définie qui nous appartient.
Chacun ne se contente plus d'observer des œuvres d'art, mais participe : signer un accord, Mint un NFT, laisser une Tx. Même si elle est légère, elle sera empaquetée dans un bloc, faisant partie du consensus, devenant une pierre angulaire de ce vaste monde qui vient du futur.
Web3, ce n'est pas pour te faire devenir une « star », mais pour te faire savoir – « tu es un trait dans l'image », et c'est déjà suffisant. Pas de bruit, pas d'absence, pas besoin de définir le sens, et cela vaut la peine d'être laissé.
Ce monde continuera à bouger, nous continuerons à changer, mais nous sommes là, à ce moment précis, avec un nom, une action, une position, comme un point lumineux, clairement enregistré dans les fibres du temps. À ce moment-là, à ces coordonnées, à l'instant où le gas a été brûlé, tu as été reconnu : tu as contribué à une donnée sur la chaîne, tu es vraiment là.
La structure de la toile de ce monde est en train de changer. D'un regard vers le haut à un regard à plat, d'être organisé à s'auto-organiser, d'un centre qui illumine toute la scène à chaque coup de pinceau qui brille de sa propre lumière. Vous n'avez pas besoin de devenir "la personne qui peut changer le système", vous devez juste être l'un de ceux qui sont prêts à participer à ce système. Même une petite action est une forme de "présence".
Si vous considérez chaque interaction comme un coup, vous constaterez que le Web3 n’est pas un script avec une « histoire principale », c’est plutôt une image qui se déroule sans fin. Chaque personne est un point dans la composition, et chaque point n’est pas répété.
C'est une structure très centrée sur l'humain. Elle ne te demande pas qui tu es, mais te demande : quelle ligne veux-tu devenir ?
Peut-être que c'est l'expression la plus douce de la "décentralisation". Ce n'est pas un rejet de l'organisation, mais c'est donner à chaque participant le droit d'organiser ; ce n'est pas l'absence de points focaux, mais chaque point focal peut être pris à tour de rôle.
Nous sommes tous ici. Ce n'est pas en regardant de l'extérieur, mais en vivant dans le tableau. Même si tu n'es apparu qu'une seconde, tu fais déjà partie de cela. Et c'est la meilleure preuve que tu es apparu dans cette époque.
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Ukiyo-e et Web3 : expression douce de la Décentralisation
Auteur : Bruce
Vous êtes-vous déjà demandé comment on se souvient d’une époque ? Non pas par la guerre, pas par les monuments laissés par les vainqueurs, mais par ces moments qui semblaient insignifiants à l’époque : un cerisier en fleurs en pleine floraison, une silhouette effleurant la ruelle, le regard d’un enfant regardant le ciel. C’est ce que décrit ukiyo-e.
Dans l’esprit de beaucoup de gens, l’ukiyo-e est un style, une sorte de décoration, une petite peinture du vieux Japon aux couleurs vives. Mais il s’agit en fait d’un « miroir » de l’époque. Si vous regardez « In the Surf of Kanagawa » de Katsushika Hokusai, les vagues montantes semblent engloutir le bateau, mais si vous les regardez quelques secondes de plus, vous verrez que les vagues ne sont pas un désastre, mais un sentiment d’ampleur et de parcimonie. Il ne veut pas vous conquérir, il est juste là pour vous montrer « l’énormité d’un instant ».
En regardant la série « 100 vues de la célèbre Edo » d’Utagawa Hiroshige, il n’y a pas de palais, pas de magnats, et toutes les peintures sont des feux de pêche près des ponts, des piétons sous la pluie, des ferries au crépuscule ou des serpentins de carpe flottant. Vous pouvez ressentir un calme merveilleux, ce n’est pas de l’indifférence, ce n’est pas le silence, c’est l’immobilité de « vivre vraiment ».
Il y a aussi les peintures de beautés de Kitagawa Utamaro, qui ne sont pas éternelles comme des sculptures, mais plutôt vives et douces, et un peu éphémères, comme lorsque vous apercevez un visage aux yeux doux dans la foule, puis il disparaît la seconde suivante.
Ces peintures n'ont pas de thèmes grands, et les scènes ne sont pas encombrées. Elles sont obsédées par "le moment présent" - obsédées par la douce lumière du matin qui passe à travers la fenêtre, par la légèreté du vent léger qui caresse les saules, par la paresse du chat fatigué qui sommeille, obsédées par ce moment-là de soi.
Comparons les peintures occidentales : depuis la Renaissance, la peinture occidentale a toujours recherché « l’éternité » - la composition a une concentration, la source de lumière a une logique, la figure a un symbolisme et l’image doit « illustrer une signification ». Le spectateur se tient à l’extérieur du tableau, regardant le monde arrangé dans le tableau. « La Cène » de Léonard de Vinci et « L’École d’Athènes » de Raphaël, la position de chaque personnage est comme un script conçu, et chaque faisceau de lumière a une « relation maître-esclave ».
Ukiyo-e, en revanche, fait le contraire : il ne vous dit pas où regarder, n’arrange pas le personnage principal et refuse même la perspective. La peinture est étalée, chaque lieu est important, et là où vous le voyez, il est naturel d’être le point focal.
Dans les temps anciens, le mot « ukiyo » n’était pas un compliment. C’est un terme bouddhiste qui fait référence à ce monde de hauts et de bas, de hauts et de bas, de chagrins et de joies. Mais à l’époque d’Edo, il a été réinterprété. Au lieu de se plaindre de l’impermanence, les gens commencent à penser que puisque cela va passer, il vaut mieux saisir ce moment qui se produit. C’est ainsi que « ukiyo-e » a commencé à être indiscriminé – un art d’utiliser des images pour enregistrer la vie quotidienne, et un art de condenser le flux du temps dans une perspective égale.
Les œuvres d'ukiyo-e n'ont pas de personnage principal et ne mettent pas en avant un point de vue particulier. Vous ne voyez personne au centre de la scène, personne dans un coin, vous ne pouvez que vous déplacer librement dans l'image selon votre regard, comme si vous entriez dans le crépuscule d'une ville, une soirée dans une rue non embellie.
Il te dit : ce monde n'a pas de « point focal absolu ». Chaque élément a sa propre place, chaque existence brille, même si ce n'est qu'un instant.
Ce concept, qui semble esthétique, est en réalité presque philosophique. C'est une reconnaissance de l'« impermanence » : reconnaître que tout finira par disparaître, ne pas représenter l'éternel, mais chérir le moment présent ; c'est une insistance sur le « regard égal » : vous n'avez pas besoin de grimper pour être vu, le fait de rester à votre place a aussi son importance ; c'est une douceur de la « composition décentralisée » : personne ne vous dit où regarder, personne ne décide de votre rôle d'accompagnement.
Et puis j’ai réalisé que j’aimais l’ukiyo-e parce que ce n’est pas seulement une façon de dessiner, c’est en fait une façon de vivre. Tout le monde n’a pas besoin d’être sous les feux de la rampe, et tout n’a pas besoin d’être significatif. Tant que vous êtes à ce moment-là, à cet endroit, vous apparaissez, vous ressentez, alors tout en vous a été établi, et même c’est la plus grande signification pour vous. Ce texte a-t-il une signification pratique ? Quelle est la signification de ma plume, de votre lecture, de la recommandation de l’algorithme, ou de la rétention du système ?
Aujourd'hui, les écrans ont changé, les supports ont évolué, mais ce sentiment de décentralisation a été redécouvert dans le monde de Web3. Nous ne sommes plus de simples utilisateurs, ni des spectateurs assignés, mais un nœud dans le système, un point de composition, avec notre propre visibilité et une position petite mais définie qui nous appartient.
Chacun ne se contente plus d'observer des œuvres d'art, mais participe : signer un accord, Mint un NFT, laisser une Tx. Même si elle est légère, elle sera empaquetée dans un bloc, faisant partie du consensus, devenant une pierre angulaire de ce vaste monde qui vient du futur.
Web3, ce n'est pas pour te faire devenir une « star », mais pour te faire savoir – « tu es un trait dans l'image », et c'est déjà suffisant. Pas de bruit, pas d'absence, pas besoin de définir le sens, et cela vaut la peine d'être laissé.
Ce monde continuera à bouger, nous continuerons à changer, mais nous sommes là, à ce moment précis, avec un nom, une action, une position, comme un point lumineux, clairement enregistré dans les fibres du temps. À ce moment-là, à ces coordonnées, à l'instant où le gas a été brûlé, tu as été reconnu : tu as contribué à une donnée sur la chaîne, tu es vraiment là.
La structure de la toile de ce monde est en train de changer. D'un regard vers le haut à un regard à plat, d'être organisé à s'auto-organiser, d'un centre qui illumine toute la scène à chaque coup de pinceau qui brille de sa propre lumière. Vous n'avez pas besoin de devenir "la personne qui peut changer le système", vous devez juste être l'un de ceux qui sont prêts à participer à ce système. Même une petite action est une forme de "présence".
Si vous considérez chaque interaction comme un coup, vous constaterez que le Web3 n’est pas un script avec une « histoire principale », c’est plutôt une image qui se déroule sans fin. Chaque personne est un point dans la composition, et chaque point n’est pas répété.
C'est une structure très centrée sur l'humain. Elle ne te demande pas qui tu es, mais te demande : quelle ligne veux-tu devenir ?
Peut-être que c'est l'expression la plus douce de la "décentralisation". Ce n'est pas un rejet de l'organisation, mais c'est donner à chaque participant le droit d'organiser ; ce n'est pas l'absence de points focaux, mais chaque point focal peut être pris à tour de rôle.
Nous sommes tous ici. Ce n'est pas en regardant de l'extérieur, mais en vivant dans le tableau. Même si tu n'es apparu qu'une seconde, tu fais déjà partie de cela. Et c'est la meilleure preuve que tu es apparu dans cette époque.
Quelle est votre touche dans la toile Web3 ?